Quentin Urban & Jeremy Candy

Urban/ Candy : Champions du monde

Ils l’ont fait. Une deuxième fois. A deux ans d’intervalles, séparées par le chaos et l’absence de rencontres internationales, Quentin Urban & Jeremy Candy conservent leur titre de champions du monde en K2 marathon.

5 questions pour ces deux garçons devenus rois, là où la France n’existait la plupart du temps pas. 

Il aura fallu plusieurs décennies pour voir la France décrocher un titre de champion du monde en kayak homme senior. Mais vous, vous avez déjà deux titres à votre actif, en deux ans et deux sorties. Qu’est-ce que cela vous fait de réitérer une telle performance ?

Quentin : Ça fait du bien, le travail paie! Quand l’objectif est atteint, c’est parfait.

Jerem : C’est la confirmation pour nous que notre mode d’entraînement est bon, et que notre niveau s’est maintenu malgré deux années de vaches maigres. Celle-ci était difficile à aller chercher, la densité était belle, mais la victoire est d’autant plus satisfaisante! Défendre un titre, c’est sûr que c’est, je m’en suis rendu compte ce week-end!

Il y a 3 semaines à peine vous vous incliniez face à Cyrille et Stéphane lors des Championnats de France. Est-ce que cette course a représenté un doute, une peur ? Ou au contraire une petite piqure de rappel avant d’aborder les mondiaux ?

Jeremy : Personnellement, je n’ai pas passé un bon weekend lors des France, la course du K2 n’était pas un très bon moment, on perd en partie à cause de faits de course, la c’était les vagues qui ont manqué de nous couler, mais le mode guerrier n’était absolument pas enclenché dans ma tête, je le suis donc fait surprendre, et ça remet les idées en place. Après victoire ou défaite, l’objectif était trois semaines après, et l’approche aurait été la même!

Quentin : Pour moi cette course nous a surtout rappelé qu’avant toute chose, notre premier adversaire, c’est nous. Et je crois que ce jour-là, on a perdu contre nous même en plus d’avoir fini second de cette course. On a su en tirer les bonnes conclusions pour être prêt le jour J.

Jeremy pour toi les Championnats de France ainsi que la short race de ces mondiaux n’étaient pas à la hauteur de ce que tu espérais. Quelles étaient tes pensées ?

Non c’est vrai, je n’ai pas pris de plaisir ces derniers mois en monoplace, mon projet s’est effrité de semaines en semaines, si bien que je me suis un peu demandé ce que je faisais là jeudi dernier. J’ai discuté avec Hervé, on a remis les notions de plaisir au centre, mais ça n’a pas suffit. J’ai voulu m’aligner pour défendre ma médaille, mais je savais au fond de moi qu’elle était déjà perdue. En revanche ça tranche totalement avec mon état d’esprit à l’approche du K2. J’ai confiance en Quentin, et on a confiance en notre projet, nos points forts, il n’était plus question de ne pas perdre, il était question de continuer à gagner! J’avais hâte d’y être, et je suis heureux d’avoir validé ça, même si les sensations ont mis du temps à se transcender!

Quentin tu étais en forme sur la short race. Quel état d’esprit avais tu à l’approche du k2 ? Vous vous sentiez comment ?

On se sentait bien. Oui, j’étais en forme mais je suis quand même déçu du résultat. Après pour nous deux, ça a été un soulagement que le monoplace soit terminé, c’est un challenge de courir l’un contre l’autre. Car enfin, notre course tant attendu arrivait et on allait pouvoir se focaliser à fond sur notre bateau rouge.

Quentin Urban et Jeremy Candy en difficulté sur le premier portage.

Urban & Candy : Le début de course a été compliqué pour vous. Comment vous êtes-vous adaptés ?

Jeremy : Sur les 10-15 premiers kilomètres, on était deux K1 dans un K2, ce n’était pas fluide et posé comme ça l’est pourtant à l’entraînement. Mais on ne s’est pas affolé, on a continué voire même augmenté notre communication au service du bateau, et petit à petit, tout s’est décanté jusqu’à retrouver cette impression de facilité et le tranchant qu’on a sur nos accélérations.

Quentin : On ne s’est pas crispé et on s’est appuyé l’un sur l’autre. On a échangé et on savait qu’on allait revenir. Et je suis content de la manière dont cela c’est passé surtout quand on voit la seconde partie de course.

On se souvient de vous disant que « collectionner les titres ensembles » pouvaient être un bel objectif. Quelle est la prochaine étape pour vous ?

Jeremy : Après quelques temps de repos, et après le bilan de cette saison, je pense qu’on pourra répondre clairement à cette question, mais j’ai quand même l’impression qu’on vit un truc unique tous les deux et essayer de faire durer ça, ça peut nous animer pour l’année prochaine!

Quentin : Comme il y a deux ans, à chaud, je n’ai pas envie qu’on s’arrête là. Un peu de repos forcément, mais rapidement va falloir s’y remettre. Et comme on dit si bien, jamais deux sans trois… 

Quentin Urban et Jeremy Candy dans le sprint final avec l’autre bateau tricolore Cyrille Carré et Stephane Boulanger

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