Il y a quelques jours l’ICF a fait part du nouveau programme olympique de course en ligne, suite à l’annonce du débarquement du slalom extrême aux JO de Paris 2024.
Avant toute chose, on vous rappelle que depuis longtemps CKM a régulièrement annoncé le slalom extrême comme une évolution olympique possible de notre sport. Cette idée étant notamment renforcée par les mondiaux de Pau 2017. En réalité, le débat est donc clos depuis un moment… Cependant d’autres questions subsistent. Notamment en ce qui concerne l’eau calme.
Vie et mort du 200m
Plus de 200m ! On se souvient pourtant encore bien de l’arrivée du 200m, célébrée comme une révolution qui permettrait de booster les audiences TV de la course en ligne. 10 ans de 200 pour finalement revenir comme avant.
Le plus étrange d’un point de vue extérieur, et là on essaie de se positionner en non initiés, c’est bien le fait de conserver trois distances et de supprimer le 200m.
On se demande un peu l’objectif de ses changements. Pourquoi revenir à nouveau au 500m au détriment du 200m ? Qui était on le rappelle, à l’origine d’une réflexion sur le « show » que pouvait livrer les gladiateurs des lignes d’eau mais aussi, d’une volonté de spécialisation.
C’est à dire que les médaillés ne soient plus les mêmes sur les deux distances, contrairement à ce qui se passait la plupart du temps sur 500 et 1 000m.
Pourquoi ne pas s’être orienté vers ce qui est le plus simple et impressionnant regarder ?
D’autre part, Il serait dommage qu’un sport qui se pratique dans trois milieux : eau calme, rivière et mer ne soit plus que représenté que dans un seul milieu. En tous cas ce serait une grande perte pour notre sport.
Pourtant, d’un côté, malgré ses audiences olympiques, le slalom panse encore ses cicatrices de canoë biplace. Le sport peine à s’asseoir de façon pérenne sur les anneaux olympiques. Par ailleurs, malgré son moindre coût et son partage de site avec l’aviron, la course en ligne n’est pas très visuelle. Cette discipline reste difficile à animer pour un public international non initié…
(Même si la réponse pourrait tout simplement se trouver du côté de la réalisation et des moyens de production.)
Ne serait-ce pas simplement la non capacité de notre sport à se réinventer qui le condamne lui-même ?
La voile à Marseille, le surf à Tahiti.. Finalement la question c’est peut-être plutôt pourquoi continue-t-on à imposer des courses olympiques sur bassins en béton et plastique ? Dans une autre direction, notre sport n’aurait-il pas plus d’aisance à anticiper les mouvements ?
Quelle part de l’ADN de notre sport doit-on conserver ?
Il faut que nous parvenions à adapter nos disciplines traditionnelles sans pour autant les détruire. Mais comment faire ? A quoi faut-il s’attendre dès à présent pour comprendre demain ? Autant de questions auxquelles beaucoup essaient de répondre.
Au-delà du débat actuel sur le slalom extrême et les distances entre les bouées, l’avenir olympique de notre sport est menacé par de nombreux aspects.
D’ailleurs nous ne sommes pas les seuls touchés. Les universités américaines, connues pour être des viviers d’athlètes ont commencé elles aussi à être touchées. A cette échelle, ce sont les restrictions budgétaires des universités qui les poussent à faire des choix dans les programmes sportifs, pourtant si chers à leurs yeux (et important pour leur réputation).
A Stanford, l’une des universités les plus affectées par ces restrictions de budget, 11 disciplines ont été éliminées pour l’année universitaire 2020, laissant sur le bas-côté près de 240 athlètes. La plupart concerne des disciplines amateur dont le poids (et les recettes de spectacles) pèse sensiblement moins qu’un géant olympique comme l’athlétisme.
Article : Menace sur l’avenir des sports olympiques
C’est vous dire à quel point réinventer la représentation olympique de notre sport est important.
Alors plutôt que de critiquer des décisions qui ont été prises il y a quelques années ou décortiquer ce qui ne changera plus, l’équipe CKM s’est autorisée une légère « dystopie » de ce que pourraient être l’avenir olympique de notre sport…
A lire dans le CKM #258, en kiosque début janvier