Au début du mois de février, les internationaux de descente se sont retrouvés pour leur traditionnel stage de reprise. Cette année, l’encadrement a décidé d’innover en partant à Amposta (Espagne) et à Pau pour rompre avec les habitudes et insuffler une nouvelle dynamique dans ce rendez-vous de reprise de l’équipe de France de descente.
Du 1er au 12 février, ils étaient donc douze athlètes en kayaks hommes et dames et en C1 hommes, coachés par Frédéric Rebeyrol et Nicolas Laly, à mettre le cap sur le sud de la Catalogne, entre Barcelone et Valence. « Cela fait un moment qu’on partait à Séville, explique Nicolas Laly, on voulait changer mais tout en gardant un confort avec des installations de haut-niveau pour la préparation. A Amposta, le centre d’entraînement dispose d’une piste d’athlétisme, d’une piscine et de salles de musculation, donc tout était réuni. » Seul bémol, le bassin qui n’a pas tenu ses promesses. Amposta est situé dans le delta de l’Ebre, le plus puissant fleuve espagnol et lors du stage des descendeurs tricolores, il était en cru avec un débit de 800m3/s, couplé à un fort vent, rendant les conditions de navigation détestables par moment.
« Le but du stage était de faire un gros volume de plat au début pour bien ancrer techniquement la gestuelle avant de partir rapidement en eau-vive, concède Nicolas Laly. Les conditions à Amposta ont, un peu, compliqué cela mais malgré tout on a bien travaillé. On a adapté le programme certains jours. Ensuite on voulait vraiment permettre aux athlètes de faire un transfert rapide en eau-vive, donc on est parti s’établir à Saint-Pé et on a navigué sur les gaves et sur le bassin de Pau. »
Sur le bassin des championnats du monde de sprint 2017, les Bleus ont pu prendre des marques (le bassin va évoluer d’ici là) et surtout s’habituer à travailler en bassin artificiel car cette année les mondiaux de sprint se dérouleront sur le bassin de Vienne (Autriche).
Cette reprise rapide de l’eau-vive a chamboulé les habitudes des athlètes mais ce changement semble avoir convaincu. « Cela fait du bien de revenir rapidement en eau-vive, explique Charlène Le Corvaisier, vice-championne du monde de sprint 2014. C’est exigeant comme bassin et c’est bien de recommencer comme ça, on va trouver plus vite des solutions en faisant cela. C’est un bassin compliqué, où il faut s’engager, la moindre faute de trajectoire se traine jusqu’à la fin du parcours. Le bassin de Pau est bien plus dur que celui de Vienne, où auront lieu les mondiaux, donc c’est un bon outil de préparation de venir à Pau, car si on y trouve des solutions, on devrait déjouer les pièges de Vienne. Les passes sont plus simple à tenir sur le bassin autrichien. »
L’expérience d’une reprise rapide a donc séduit et cela tombe bien car les descendeurs tricolores vont revenir dans le Béarn dès le mois de mars (16 au 20 mars) pour affiner leur préparation. « C’est une autre logique de navigation et de préparation, explique Nicolas Laly. Naviguer sur un bassin demande une autre organisation aussi car les athlètes ont peu de temps pour se familiariser avec la rivière du fait des créneaux de navigation (1h à 1h30 par jour). Même si le profil de la rivière sera différent aux mondiaux, c’est important de s’habituer à des bassins et de faire des parcours difficiles pour avoir tout de suite un haut niveau d’exigence. »
Le collectif descente à Amposta et Saint-Pé : Paul Graton, Paul Jean, Clément Faure, Gaëtan Guyonnet, Quentin Dazeur, Guillaume Alzingre, Louis Lapointe, Tony Debray, Charlène Le Corvaisier, Manon Hostens, Claire Bren, Alice Schmitt.
Photos : Jean-Yves Prigent / février 2015