Pau 2017 : La descente à la fête

Les championnats du monde de sprint s’ouvrent ce mardi avec les épreuves par équipe. L’occasion pour la descente de sortir de son relatif anonymat, en profitant des projecteurs braqués sur Pau.

Un chiffre parle d’entrée : 38 nations sont inscrites à ces mondiaux de sprint sur le bassin palois. Un première pour la discipline, qui peine souvent à rassembler au-delà des nations européennes et de quelques initiatives personnelles. Après des mondiaux 2015 dans l’anonymat d’un bassin posé sur une île du Danube, après 2014 et les errances de l’organisation italienne, Pau 2017 fait figure d’écrin pour les descendeurs.

Comment l’équipe de France aborde cet événement ? Eléments de réponse avec le manager de l’équipe de France de descente, Pierre-Michel Crochet.

Pau 2017, qu’est ce que cela représente pour la descente, au-delà de ces mondiaux ?
Pierre-Michel Crochet : « C’est bien pour la descente, cela faisait un moment qu’il n’y avait plus eu d’action commune pour la descente et le slalom. En 1987, le lieu était commun, mais les mondiaux de chaque discipline n’avaient pas lieu la même semaine. Cette année le programme est vraiment mixé c’est une bonne chose, cela provoque aussi une forme d’émulation. Rassembler deux discipline c’est intéressant.

Comment s’est déroulée la préparation de l’équipe de France de descente ?
P-M. C : « On savait depuis quelques saisons que les mondiaux auraient lieu à Pau donc on a anticipé les choses. On a organisé nos sélections depuis deux ans sur ce site pour que les athlètes se l’approprient. C’est un atout important de multiplier les courses, comme lors de la Coupe du monde en 2016. Cette échéance nous a d’ailleurs bien servi, et bien servi de leçon aussi j’espère.
Notre saison est longue, car elle s’étire jusqu’à fin septembre alors que d’habitude les mondiaux sont en juin. Les sportifs font presque une saison et demie, donc il fallait les maintenir en forme sur toute la période, après les championnats de France ils ont donc fait quinze jours de pause et après ils sont repartis en stage entre août et septembre.

Quel objectif avez-vous fixé aux athlètes et au staff ?
P-M. C : « Je pense qu’on peut viser trois médailles, mais attention on ne maîtrise pas les prestations des étrangers. On peut faire plus mais on peut aussi être en difficulté, comme l’an dernier en Coupe du monde. Mais attention en sprint cela se joue à très peu de choses, surtout sur ce bassin où la moindre erreur exclue toute chance de podium. C’est donc difficile de se projeter. Je serai content si on a amené les athlètes à produire le meilleur d’eux-mêmes.

En quoi ce bassin est compliqué à naviguer ?
P-M. C : « On s’aperçoit que, même s’il est artificiel avec un niveau d’eau régulé, il n’est jamais pareil. D’un jour à l’autre ce n’est pas le même bassin. Il varie presque plus qu’un bassin naturel. Cela accentue le côté aléatoire il faut donc s’adapter à chaque descente pour les athlètes. »

Ce mardi les mondiaux débutent avec les courses par équipe, cela chamboule le programme habituel, qu’en pensez-vous ?
P-M. C : « C’est bien, car avant les courses individuelles ça va permettre à chaque athlète d’entrée plus sereinement dans ses championnats du monde. Ce sont des courses importantes car le niveau français est dense donc on part toujours pour une médaille. Mais je pense qu’on va pouvoir s’appuyer sur ces courses pour mieux appréhender l’individuel. Les athlètes vont entrer en douceur dans la compétition et ils auront un avant-goût de l’ambiance, du public. Notre seule déception c’est qu’il n’y aura pas de titres décernés en C2 hommes et en C1 dames car il n’y a pas cinq équipes au départ. »

Crédit photos : Bruno Dazeur

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