Le paracanoë tricolore a écrit une page de son histoire jeudi sur le Lagoa Stadium de Rio, avec la médaille de bronze remportée par Cindy Moreau.
Souvent on a du mal à voir poindre un sourire sur son visage, mais jeudi ce beau sourire n’a pas quitté Cindy Moreau. Troisième de la première finale du paracanoë dans la catégorie KL3, c’est une médaille historique, gagnée dans la douleur d’une saison compliquée. « J’avais peur de descendre du podium, avouait Cindy Moreau, car lors des derniers mondiaux j’étais toujours médaillée. J’ai réussi mais je suis à bout de force et je crois que je ne réalise pas encore, confiait-elle après sa course. »
A bout de force car cette saison fut une lutte permanente, pour la reconnaissance de sa classification, pour la validation de son quota, pour combler le retard par rapport à ses concurrentes, pour dissiper les doutes. Il lui a fallu attendre fin juin pour avoir la certitude d’être à Rio mais elle n’a jamais cessé d’y croire et c’est sa ténacité et celle du staff tricolore, auquel il faut associé son entraîneur de club, Florian Revollon, qui ont payé lors de ces Jeux.
Derrière Anne Dickins (GBR) et Amanda Reynolds (AUS), Cindy Moreau remporte la médaille de bronze et entre dans l’histoire de sa discipline. « Je suis la première médaillée françaises aux Jeux paralympiques en paracanoë, c’est fou ! Je n’avais pas pensé du tout à cet aspect historique mais je suis en train de réaliser que cette médaille a une saveur particulière, avouait-elle. »
Les autres athlètes de l’équipe de France se sont contentés des places d’honneur lors de cette journée de finale, mais avec quatre athlètes au départ et quatre finalistes, les Bleus du paracanoë ont réussi leurs premiers Jeux paralympiques. Agnès Lacheux a lancé les hostilités en finale des KL1 et la kayakiste d’Orléans termine 7ème. Une demi-déception pour elle qui souhaitait faire aussi bien qu’à Milan (6ème) l’an dernier, mais après une belle course elle disait ne pas avoir de regrets. Dans cette catégorie c’est Jeannette Chippington (GBR), qui a dominé la discipline ces dernières années qui s’impose devant Edina Muller (GER) et Kamila Kubas (POL).
En KL1 également, Rémy Boullé qui espérait se hisser sur le podium et créer ainsi la surprise, doit se satisfaire de la 5ème place. Dans cette catégorie les cinq premiers se tienennt en une seconde, preuve de la densité de cette finale paralympique. Un peu plus de deux ans après son accident, le tricolore a l’avenir devant lui et a déjà promis d’être à Tokyo.
Enfin Martin Farineaux termine 7ème en KL3, dans une course remportée, non pas par Tom Kierey (GER) le favori qui prend l’argent, mais par Serhii Yemelianov (UKR).
Crédit photo : François Maucourant