Il y a quelques mois on vous parlait de Pablo Arrouays, l’homme qui chasse les vagues géantes assis sur sa planche ! Cette fois-ci c’est du concret, le français vient de charger Nazaré en waveski !
4 questions à Pablo Arrouays
Pablo tu es le premier à vraiment tenter du surf de gros en waveski. En tout cas tu es le premier à surfer Nazaré en waveski. Est-ce que ça a surpris quand tu t’es mis à l’eau ?
Salut CKM ! Je ne suis pas le premier à tenter du gros en waveski. Certains Australiens et Francais avaient déjà chargés des vagues solides à la rame. Mais en tracté, c’est un autre monde. Mon collègue Américain Kyle Richardson (rider paraplégique ) et moi on est les seuls à s’aventurer la dedans pour l’instant ! C’est sur que ça surprend toujours. Déjà que le waveski sur n’importe quel spot c’est assez rare. Alors à Nazaré dans un peu de taille c’était du jamais vu. Mais le surf de gros reste une communauté assez ouverte d’esprit donc l’accueil était vraiment cool !
Comment est-ce que c’est le tow-in en waveski ?
Le tow-in c’est carrément un autre sport, ca ouvre énormément de possibilités mais c’est extrêmement dangereux et compliqué a assimiler ! Sur un spot comme Nazare ou les vagues peuvent déferler un peu partout il faut avoir une confiance aveugle en son pilote de jet. C’est lui qui gère 99% du placement sur le spot et qui utilisera son experience et sa vision pour te tracter sur les meilleurs vagues, et évidement te récupérer a la fin de chaque vagues ou te secourir en cas de gamelle !
En plus de tout les facteurs « normaux » d’une session de gros ( la technique, le choix de la ligne, la gestion du stress etc ) il vas falloir gérer la corde avec la pagaie dans l’autre main. Cela comporte les départs extrêmement instables sans pouvoir prendre d’appuis, les virages sans se faire avoir par la vague du jet, les signaux de communication avec le driver, et les récupérations ou on a entre 3 et 6 secondes pour monter sur le jet et bien s’accrocher ! A part ça c’est quand meme des sensations de fou, une mobilité sur le spot assez incroyable et la possibilité de se sortir de situations ou on se verrais vraiment pas a la rame !
Nazaré c’est toujours impressionnant. Les surfeurs et les jet ski savent que la moindre erreur ne pardonne pas. Peux-tu expliquer pourquoi c’est encore plus dangereux en waveski ?
Effectivement Nazaré c’est clairement un des spot les plus intimidants et dangereux au monde pour le surf de gros. La houle est captée par un canyon sous-marin qui vas amplifier et multiplier la puissance et la hauteur des vagues a la manière d’une rivière qui deviens de plus en pus étroite.. Ce phénomène fait que Nazare est la destination surf de gros avec le plus de régularité. Alors quand on commence le tow-in ce n’est pas l’endroit le plus safe ou le plus indiqué. Mais c’est clairement le seul endroit en Europe ou on est sur de scorer des grosses sessions sans devoir rester tout l’hiver ou prendre un billet d’avion 3 jours avant !
En waveski le principal problème c’est l’absorption des chocs. Déjà quand on se fait tracter sans pouvoir gérer aucun appuis avec la corde dans la main et l’autre sur la pagaie, puis surtout une fois qu’on surfe. Sur du gros on dévale la pente autour des 50KM/H (+70KM/H pour les surfeurs pro les très gros jours )et chaque petit clapot peu devenir un énorme tremplin qui causera la chute! Et évidement passé une certaine taille ce qui qui fait le plus peur c’est de ne pas avoir le temps de se décrocher si on tombe et se faire tordre par des milliers de tonnes d’eau !
L’année dernière tu nous parlais de Belharra, la vague géante qui se dresse au large des côtes basques. C’est toujours ton rêve ? C’est quoi la suite pour toi ?
Toujours ! Malheureusement Belharra n’a pas marché de l’hiver donc se n’est que partie remise ! Pour vraiment surfer beaucoup plus gros en étant un peu plus safe, Belharra parait beaucoup plus indiqué que Nazaré, mais maintenant que je sais que les deux sont possibles je suis hyper motivé ! Mon pote Kyle viens de déménager à Nazare, donc on vas en profiter pour chercher des soutiens, des contacts et des sponsors car c’est des budgets et une organisation vraiment baleze si on veut atteindre nos objectifs ! Le but c’est de trouver une équipe de pilotes en qui on a confiance, s’entrainer à Nazare étapes par étapes, perfectionner notre matos et notre forme physique pour être capable d’aller dans du plus en plus gros, et être prés le jour J pour rider la meilleure vague de notre vie !
La session de Pablo à Nazaré
Retrouvez l’article sur Pablo Arrouays, le chasseur de vagues de gros
Propos par Hippolyte Sweet