Communiqué de presse
Après 91 jours de mer, Cyril Derreumaux réalise la première traversée de l’Océan Pacifique en solo kayak. Le français boucle en solitaire et sans assistance cette traversée à propulsion humaine.
C’est 91 jours et 9 heures après son départ le 21 juin 2022 de la baie de Monterey en Californie, que le kayakiste Cyril Derreumaux a mis pied à terre ce 20 septembre sur le quai du port d’Hilo à Hawaï. Il devient ainsi le premier kayakiste à réaliser cette traversée solo kayak de plus de 2 400 milles marins (4 444 km), uniquement à propulsion humaine (en opposition à d Gillet qui avait lui utilisé une voile en 1987) et sans assistance.
Une vague de joie
Une immense vague de joie a illuminé l’archipel d’Hawaï ce 20 septembre 2022, lorsque Cyril Derreumaux a mis pied à terre sur le quai du port d’Hilo. La joie d’un marin, arrivé au bout d’un projet titanesque qu’il aura mis 4 années à faire aboutir. Après un départ prévu mais avorté en 2020 pour cause de covid. Puis une première tentative en juin 2021, interrompue prématurément sur avarie d’ancre flottante et mauvaise météo… Et enfin accéder à la joie de tout son comité de soutien. Amis, famille, supporters et sportifs, qui avaient pour certains fait le tour de la planète pour fêter l’arrivée de cet aventurier d’exception.
Le français, visiblement très ému et amaigri des 9 kilos qu’il avait anticipé de perdre durant cette expédition, souriait très largement au travers d’une barbe épaisse, qui n’avait pas été taillée depuis son départ des côtes californiennes 3 mois plus tôt. Et c’est avec un très grand enthousiasme qu’il a exprimé son immense satisfaction d’avoir réussi son défi et ses émotions à fleur de peau.
Cyril Derreumaux, réactions à chaud :
Cyril Derreumaux
“C’était une aventure magnifique, clairement aussi un voyage spirituel. Avant de partir ne n’arrivais pas vraiment à expliquer pourquoi je voulais me lancer dans ce défi. Mais j’ai finalement trouvé toutes les réponses à mes questions sur l’eau. J’ai adoré partager mon voyage avec tous ceux qui me suivaient sur la carto ou les réseaux. J’ai rencontré toutes les conditions météo possibles durant ces 3 mois. Des mers très dures dans lesquelles je devais rester enfermé dans ma cabine, sans même réussir à dormir tellement ça bougeait. Mais aussi un océan qui peut être tellement calme qu’il vous transforme profondément tellement il vous imprègne de quiétude. J’ai vécu des moments de magie pure lorsque tous les éléments se rassemblaient. Calme de la mer, calme des courants, calme des vents, et la visite au milieu de nulle part d’un oiseau. C’était tellement simple et tellement beau… Maintenant j’ai juste envie d’attraper tous mes proches et les prendre dans mes bras. Et spécialement tous ceux qui m’ont soutenu durant cette aventure de dingue, Dave, Ashley, Tiago et tous les autres ! Je n’aurais jamais pu faire ça sans votre aide !”
Français, citoyen du monde
Originaire du Nord de la France, le français, américain d’adoption et citoyen du monde selon son expression, a su déjouer durant les premières semaines les difficultés qui l’avaient poussé à l’abandon lors de sa première tentative de traversée il y a un an. Mal de mer des premiers jours, manque de sommeil, changements de rythme, efforts physiques, nouveau régime alimentaire… C’est en s’appuyant sur son expérience et bénéficiant d’un bon choix de fenêtre météo pendant la semaine suivant son départ, que le kayakiste a réussi avec succès à s’éloigner des côtes Californiennes.
Deux pas en avant, un pas en arrière
Deux pas en avant durant des journées de rame, et un pas en arrière avec la dérive naturelle du kayak durant la nuit. Il lui aura fallu faire preuve d’une grande détermination pour se dégager des redoutables courants et vents dominants qui tendaient à le ramener vers les côtes américaines et mexicaines. Les semaines suivantes furent aussi difficiles avec en plus de l’installation d’une fatigue importante, l’apparition de plusieurs avaries qu’il aura fallu gérer. Voie d’eau sur l’arrière avec inondation d’un compartiment étanche qu’il aura fallu condamner. Problèmes de chargement de batteries et de câbles de direction. Passage de la dépression tropicale “Estelle” qui, heureusement, perdit de l’intensité juste avant de croiser la route du kayak, mais nécessitera quand même que le marin se réfugie dans sa cabine durant 2 jours pour se mettre à l’abri des vagues déferlantes et des vents allant jusqu’à 25 nœuds.
9h par jour
A mi-route, son dessalinisateur principal, qui lui permettait de produire de l’eau douce, est tombé en panne. Et ce n’est que grâce à un dessalinisateur manuel et au prix d’un effort de deux heures de pompage par jour qu’il aura pu continuer sa route. S’appuyant sur une bonne préparation logistique et une équipe de soutien à terre aussi déterminée que lui, résolvant les problèmes les uns après les autres, Cyril Derreumaux continue sa route à un rythme de 9h-9h30 de rame par jour vers les îles Hawaïennes tout en partageant quotidiennement les hauts et les bas de son aventure au travers d’un journal de bord alimenté en anglais et français sur ses comptes Facebook et Instagram.
Vivre sa vie à fond !
Au rythme des récits des événements du bord, des réflexions sur son projet, des enseignements de vie qu’il en retient, et du partage de ses émotions, le marin a été durant son voyage solo kayak un témoin de sa philosophie de vie : “Vivre sa vie à fond !”. C’est dans le port d’Hilo à Hawaï, escorté par les kayakistes locaux, que le français a été chaudement accueilli par une délégation d’amis, d’admirateurs et de partenaires. Son expédition aura duré 21 jours de plus que ce qu’il avait envisagé. Ce qui l’a obligé à modifier son itinéraire (sa destination initiale était Honolulu) et à rationner drastiquement sa nourriture.
Inspirer les autres
En bouclant ainsi en solitaire et sans assistance la première traversée de l’Océan Pacifique en solo kayak utilisant uniquement à propulsion humaine, Cyril Derreumaux suit la voie tracée par le légendaire kayakiste Ed Gillet qui en 1987 avait réalisé la première traversée en kayak, en utilisant ponctuellement une aile de cerf-volant comme système de propulsion secondaire. Après une période de repos nécessaire, Cyril Derreumaux, qui est aussi conférencier sur des sujets d’accomplissement personnel et le dépassement de soi, souhaite partager au maximum son aventure, notamment par la réalisation d’un documentaire vidéo et la rédaction d’un livre.
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