Surfski – Mondiaux ICF 2021

Lanzarote terre de feu et de surfski

L’océan, des volcans et le printemps éternel. C’est à peu près comme ça que l’on peut décrire l’île de Lanzarote en quelques mots. Dans quelques mois maintenant, cette île à la physionomie proche de Mars accueillera les Championnats du monde de surfski.

Après l’article sur un deal à 1 million dollar, récit et rencontre avec Jou, un homme derrière la vague surfski à Lanzarote, des prémices de la pratique à l’organisation des Championnats du Monde Ocean Racing 2021.

Matinée canarienne

25 février 2021, 9h du matin. J’ai rendez-vous avec Chema le président de l’unique club de canoë-kayak de l’île (Los Marlines Arrecife), Ignacio Soler Fabre, moniteur du club et traducteur quand mon espagnol ne suit plus sur les passages en 5g bien trop rapides… Ainsi que « Jou » (Jose Maria Garcia Martin), directeur de l’équipe d’Espagne surfski et marathon, organisateur de l’Atlantic Ocean Race (Coupe du Monde Ocean Racing) et surtout, organisateur du prochain mondial d’Ocean Racing.

Ignacio m’accompagne jusqu’au fameux café où l’on n’a cessé de me dire que l’atmosphère serait idéale pour une rencontre. En effet, le temps est bon. Il fait à peu près 20 degrés, nous sommes en t shirt prêt pour un café et… un Leito, spécialité de la maison. 

Nous n’avons pas encore commencé que déjà, je sens que Jou, l’interlocuteur que je vais le plus solliciter, à un sacré tempérament. Finalement, c’est entre deux échanges que je finis par comprendre que Joo le pionnier et Chema le président sont en fait père et fils. Ce qui explique les longs débats pour décider si l’anecdote s’est déroulée en 1988 ou 1989…

L’homme derrière la vague – Jose Maria Garcia Martin © Chema Garcia Martin

Père et fils derrière la vague

Vu de loin, on a du mal à se dire que ce sont eux qui portent du bout de leur bras toute l’activité kayakistique de l’île. Pourtant, dès qu’on se rapproche un peu, on comprend à quel point les deux hommes sont passionnés. Passionnés oui, mais surtout dotés d’une énergie redoutable. 

Au fil des cafés, Jou m’explique qu’il est arrivé sur l’île avec le travail de son papa militaire. Alors initié au kayak dans l’un des plus gros clubs de course en ligne d’Espagne (Ceuta), il n’a qu’une idée en tête, trouver un bateau à Lanzarote. En 1988, le président de la Fédération Canarienne débarque à Arrecife avec 3 kayaks course en ligne pour une démonstration dans le port, sous les yeux de Jou. 

Début du kayak à Lanzarote

Sûrement encore bien plus vif et animé qu’aujourd’hui, Jou parviendra à garder les kayak avec lui sur l’île. C’est le début du kayak à Lanzarote.

Au début des années 2 000, un revendeur de kayak de mer s’installe sur l’île et développe son activité à ses côtés. Et rapidement les amoureux de la pagaie s’organisent, la flotte dépasse les 10 kayaks, la ville met un local à leur disposition et c’est le début de l’Associacion de piraguismo de Arrecife, qui donnera en 2002 la naissance du club Los Marlines. 

A partir de là, le club est sollicité pour l’encadrement de l’Ironman de Lanzarote et la traversée à la nage entre Lanzarote et Fuerteventura.

Los Marlines et son école de pagaie
© Chema Garcia Martin

En 2006, Jou devient président de la fédération canarienne, seul candidat pour développer le kayak aux Canaries

A ce moment là, il décide de ramener une remorque depuis l’Eurochallenge, l’une des plus anciennes courses de surfski d’Europe, remplie de bateaux et accompagné de Luis Ventura (MAZU) et quelques Portugais, venus pour s’entrainer et partager leur connaissance de l’océan avec les membres du club. A partir de là Los Marlines Club prend une tout autre ampleur. 

Une Mecque en devenir

Aujourd’hui le club compte 120 licenciés annuels.

Et l’été venu, il se transforme en industrie à faire découvrir le sport, aux locaux comme aux touristes passés par là.

« En été quand les journées sont longues il y a 120/130 personnes par jour au club. Donc finalement ce sont des répétitions pour apprendre à organiser un événement » Jou avec un sourire plein de chaleur

Les jeunes canariens découvrent le surfski
© Chema Garcia Martin

C’est une certaine Angie Leroux qui a d’abord fait germer la première l’idée d’organiser un mondial ici. Jou se souvient encore des encouragements de la française :

«Angie m’a dit c’est une super organisation, un très bon spot au regard des conditions. Il faut faire un Championnat du Monde à Lanzarote. » Jou

Départ de l’Atlantic Ocean Race
© Gordan Harbrecht

Joo m’explique que c’est en octobre 2016 à la même terrasse du Leito de Prao qu’il annonce à ses amis 

« Je vais faire une course internationale en janvier. »

Bien entendu les amis éclatent de rire, en lui disant qu’il n’a aucune idée du travail nécessaire, à quel point c’est impossible. Or, Jou est têtu comme une mule et fier comme un paon. C’est donc décidé la course aura lieu. 

Beaucoup de travail, de la part du club et de la fédération canarienne et 4 mois plus tard, L’atlantic Ocean Race est un succès presque viral. Sold out 1 mois avant l’épreuve sur les 3 éditions. 200 pagayeurs sur l’eau à chaque édition.

Championnat du monde ICF 2021

3 éditions plus tard, l’île sera validé comme site d’accueil pour les Championnats du Monde ocean racing.

« ça vaut le coup parce que ça fait une belle promotion pour les iles et pour le club. J’ai envie de faire découvrir mon île à un maximum de pagayeurs.» 

© Atlantic Ocean Race

Si vous n’avez jamais entendu parlé de l’Atlantic Ocean Race, c’est une course de 40km en 3 étapes, sur une journée (ce qui veut dire montage et démontage des sites de départ et d’arrivée).

Atlantic Ocean Race c’est 4 continents, 18 nations et l’un des plus gros succès en Europe.  

L’île derrière ses Marlins

Joo et ses marlins peuvent compter sur un subventionnement majoritairement public avec le soutiens de l’ile, mais compte surtout sur le soutien du monde du surfski pour l’aider à défendre ce mondial. Car pour lui, les plus gros obstacles ne viendront pas forcément du gouvernement, mais plutôt des acteurs du sport qui décideraient de ne pas venir. Même si la grande majorité des constructeurs (qui sont essentiels au bon déroulé de l’événement) ont déjà confirmé leur présence.

« Ici il y a 400 athlètes série mondiale de voile Nacra FX17 qui arrivent en avril et mai pour les sélections olympiques continentales d’Europe et d’Afrique. Alors pourquoi est-ce qu’on n’arriverait pas à le faire avec deux fois moins d’athlètes dans des bateaux individuels ? » Jou

L’organisation est en constante relation avec les Institutions publics et autorités locales « tout est fait pour que ça ait lieu » . Les gouvernements espagnol et canarien ont donné leur accord, l’organisation attend notamment une décision de l’ICF qui devrait tomber fin avril.

Mario Santos, président du Comité d’Ocean Racing de la Fédération Internationale, a donné des nouvelles rassurantes quant à la probabilité de pouvoir organiser cet événement majeur.

Vidéo ICF Surfski 2021 : Mario Santos à Lanzarote

https://www.facebook.com/ICFLanzarote2021/videos/2899596796986913/

Plus d’informations sur le site dédié de la compétition https://en.icfcanoeoceanracinglanzarote.com/…

« C’est important pour la promotion de l’île et pour le club de Lanzarote, mais c’est aussi important pour le canoë-kayak en général. Mais c’est aussi la sphère surfski toute entière qui en bénéficiera : compétiteurs, fabricants, sponsors, partenaires publics, etc… » Jou

© Chema Garcia Martin

Mesures sanitaires

Pour le moment il n’est pas obligatoire d’avoir le vaccin pour se rendre aux Canaries. Il faut juste un test PCR négatif, et un formulaire à remplir avant de prendre l’avion. Mais l’organisation a tout prévu. Comme par exemple pouvoir mettre en place un test antigénique sur place pour les compétiteurs.

«On va faire en sorte d’avoir toutes les mesures de sécurité pour pouvoir faire la course. Mais n’oublions pas ce que nous avons déjà réalisé. Comme en décembre 2020 par exemple, avec presque 200 participants, de 7 à 70 ans , tout organisé port du masque, distance, etc… Et où aucun cas positif ni aucun risque démesuré n’ont été relevé. » Chema

« Nous sommes disponible 24/24, prêt à tout pour maintenir la course malgré le contexte sanitaire. On fait tous qui est en notre pouvoir pour cette fête. Ce sera un spectacle, un vrai, afin que le surfski bénéficie de l’importance qu’il mérite. » Jou

A venir dans CKM 259 : Pagayez au Chaud à Lanzarote

Spots, embarquements, Hébergement, transport….Tout ce dont vous avez besoin pour vous rendre sur l’île et pagayer ses eaux.

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