Les mythiques Jeux Olympiques seront -ils un jour en péril ? Ce n’est pas une nouvelle, la plus grande fête du sport autrefois considérée comme incontournable peine aujourd’hui à faire l’unanimité. Et l’Esport aux JO pourrait être une solution aux yeux du CIO.
Le COVID et la pandémie mondiale n’ont pas tendu de perche à l’olympisme et à l’organisation du sport en général c’est sûr, mais le problème n’est pas vraiment là. Ou du moins, pas seulement.
Le sport, vecteur social
Et oui, habituellement on y attribue une connotation positive, mais il est indéniable que le sport est un vecteur social. L’organisation du sport international bat de l’aile depuis novembre 2019, le début de la fin de nos vies telles qu’on les envisageait. Et même si les spécialistes et nos politiques tombent en accord sur le fait que la pandémie recule, plutôt franchement, les conséquences (encore difficiles à mesurer) seront sûrement de taille.
Mais finalement, le problème de réunion sociale (incarnée en partie par nos rassemblements sportifs) en masque un autre. Le sport olympique est en perte de vitesse. C’est pas nous qui le disons, c’est le CIO lui-même.
Esports traditionnels
Quand le CIO parle d’une perte d’engouement et d’audience, il faut bien comprendre que cela ne se mesure pas au nombre de tickets vendus pour le Jap… (Ah ba non pas le Japon) pour Pékin, Londres, Rio… Non. La baisse d’intérêt qui inquiète les propriétaires des JO, c’est bien la baisse d’audience télévisée. Dans le business model des Jeux Olympiques, les droits télévisés représentent une part (très) importante. Autrement dit, face à ce désengagement croissant, c’est de moins en moins viable et rentable. Les jeunes ne s’y intéressent pas vraiment. Et c’est là que l’esport intervient. Le CIO est déjà à l’origine de l’organisation des Olympic Virtual Series, en collaboration avec des éditeurs de jeux vidéo, qui se déroulent en ce moment même.
Olympic Virtual Series
Les premiers Olympic Virtual Series ont commencé ! Pas de Call of Duty, League of Legends ou Fortnite au programme. Pour l’instant, cinq fédérations sportives internationales ont adhéré au programme soutenu par le Comité international olympique. Certains de ces OVS connaissent déjà un succès fort, à l’image de la voile (Virtual Regatta) qui avait fait un carton pendant le Vendée Globe, ou encore le cyclisme (Zwift) qui rassemble les amateurs comme les champions de la discipline sur une même compétition. Des premiers championnats du monde Zwift ont d’ailleurs eu lieu en décembre dernier. Vous pouvez également participer en Baseball, course automobile ou aviron !
Allez viens on est bien
L’objectif de ces Olympic Virtual Series ? Séduire un public plus jeune, hors d’atteinte avec les Jeux olympiques traditionnels. D’autres sports comme le football, le tennis ou le taekwondo, ont exprimé leur intérêt pour l’événement mais ne participent pas à cette première édition. De plus, le CIO parie sur le fait que ces simulations vont se développer et pourquoi pas présenter un intérêt suffisamment grand pour en faire des disciplines à part entière.
« Ces OVS encouragent la pratique du sport et promeuvent les valeurs olympiques en se focalisant sur la jeunesse. Au fur et à mesure du développement technologique, on verra de plus en plus de jeux, mais aussi de meilleures versions de jeux qui existent déjà et répliquent vraiment le sport physique. »
Comité International Olympique
Au point, pourquoi pas, de rendre l’esport médaillable d’ici 2028, à Los Angeles !
Champion Olympique E-sport
Le directeur des sports du Comité international olympique (CIO) Kit McConnell a annoncé mardi 1er juin à France info qu’il envisageait de rendre l’esport médaillable dès les Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles.
« Cette porte est ouverte d’intégrer l’une de ces formes physiques de sport virtuel dans le programme olympique » « Cela pourrait être une compétition médaillable, comme la natation, ça reflète ce qu’on a appelé notre agenda 2020+5 publié en mars dernier et il est très clair, que nous avons ouvert la porte à ces sports physiques virtuels. »
Kit McConnell à France Info
Bien sûr seuls seraient concernés les esports qui seront une réplication du sport traditionnel dans un monde virtuel. Alors en jetant un coup d’œil à ce qui se passe en canoë-kayak avec KAYAKPRO et Kinomap, ou encore en Aviron, on se dit que la course en ligne pourrait avoir une version plutôt réaliste qui mériterait une place parmi ces répliques virtuelles. En revanche difficile d’imaginer pour le moment une version virtuelle fidèle à la réalité en slalom ou encore une gamification de l’eau vive en Esport aux JO…