Après les rebondissements de vendredi autour du C1 dames, l’équipe de France ne s’est pas démobilisée pour les finales du sprint individuel ce samedi matin. Avec le format d’une finale en une manche sèche, tout est toujours possible et les Bleus ont su optimiser leur potentiel.
En kayak homme, la tension est toujours forte et les favoris sont attendus au tournant. Au fil des passages, les tricolores se sont placés aux avants-postes pour ne finalement plus lâcher le podium. Lorsque Quentin Bonnetain s’est élancé, il restait encore trois bateaux derrière lui, dont Nejc Znidarcic le Serbe, qui domine le sprint depuis quelques saisons. En tête, le Français a scruté le tableau d’affichage avec Paul Graton qui occupait la deuxième place. Finalement Znidarcic s’est intercalé entre les Français. Quentin Bonnetain est sacré champion du monde, Paul Graton est 3ème, un joli podium pour des Bleus qui ont regardé les podiums ces dernières saisons sans jamais y monter. « J’étais bien sur cette rivière, confiait Quentin Bonnetain à l’arrivée. Au départ je me suis dit qu’il fallait juste reproduire ce que j’avais réalisé à l’entraînement et que cela pouvait passer. J’étais loin d’imaginer l’or, même si on part toujours pour la gagne, mais c’est magnifique. Partager le podium avec Paul c’est génial et devancer Znidarcic c’est aussi beau. »
Pourtant la veille au soir, Quentin Bonnetain avait les mains dans la résine avec Frédéric Rebeyrol l’entraîneur des kayaks, après avoir déssoudé son bateau au niveau de l’aileron. « Fred m’a tout de suite rassuré, on a réparé et je savais que ça n’aurait pas d’incidence sur ma navigation. Je suis resté sur mon projet, on a bien géré ça pour que cela ne me perturbe pas. » A l’arrivée, la famille Bonnetain qui a fait le déplacement pouvait savourer, Vallon Pont d’Arc a trouvé son nouveau champion.
Paul Graton, médaillée de bronze voit son acharnement récompensé. Le Marseillais a répété sans cesse ce parcours dont il ne semblait pas trouver la clé, jusqu’à s’énerver pour de bon la veille des qualifications, évacuant toute la vexation de ne pas s’en sortir. Ses bonnes qualifications l’ont libérées et on le retrouve sur le podium, comme à Augsbourg en 2011.
Un peu plus tôt, c’est Quentin Dazeur qui a créé le surprise en C1 en prenant la médaille d’argent derrière le Ondrej Rolenc (CZE) mais devant Antonin Hales (CZE). Le céiste de Strasbourg, comme lors des entraînements n’a pas tremblé pour devenir vice-champion du monde sur ses premiers mondiaux. Tout en retenu, il a savouré sa médaille d’argent pendant que ses coéquipiers pouvaient nourrir quelques regrets. Louis Lapointe termine 8ème, Stéphane Santamaria 9ème et Guillaume Alzingre, qui a déjupé sur le haut du parcours est 12ème sur cette rivière où il n’a jamais réellement trouvé ses marques.
La récolte française s’est achevée avec les kayaks dames, qui placent deux filles sur le podium. Charlène Le Corvaisier décroche l’argent, derrière l’Italienne Constanza Bonaccorsi et devant Sixtine Malaterre. Les deux Françaises, ont eu du mal durant les entraînements à trouver la bonne trace sur ce parcours exigeant, mais le jour-J elles ont su faire la course qu’il fallait pour accrocher les médailles qui leur ont redonné le sourire. « On y a passé du temps, à coup de vidéo et de discussion mais ça paie, avouait Pierre-Michel Crochet le coach des filles. Je suis bien content qu’on y soit arrivé. »
En C2, les frères Guyonnet terminent au pied du podium après une fin de parcours difficile alors que la paire Debray / Lapointe a failli passé à l’eau après un gros appui à mi-course qui les prive de jouer la gagne.
Les grands perdants de ces finales de sprint sont les Allemands, privés de podium dans toutes les catégories. Après avoir marqué le pas en classique, l’Allemagne va devoir réagir par équipe pour sauver un peu son mondial.
Crédit photo : Bruno Dazeur
Cette après-midi, place aux courses par équipe