Le sprint a débuté ce vendredi aux championnats du monde de descente à Valtellina, sur l’Adda avec une journée en deux parties, tout d’abord les qualifications pour les kayaks hommes et dames, les C1 hommes et les C2 puis la course des C1 dames en deux manches pour attribuer le titre mondial à la meilleure des deux manches.
Marjolaine Hecquet, double championne du monde, prenait le départ pour conserver son titre et ainsi briguer le triplé. Deuxième après la première manche, la céiste de Port Sainte Foy regrettait de n’avoir pas bien tenu son bateau dans les vagues et donc de céder 4 centièmes à Chiara Carbognin l’Italienne. La seconde manche n’a pas permis à Marjolaine Hecquet d’améliorer son temps, même si elle a largement devancé ses concurrentes. Vice-championne du monde, cette place ne pouvait la satisfaire, mais c’était sans compter sur la protestation déposer par l’équipe de France, le niveau d’eau ayant visiblement baissé entre le départ de la première C1 dame et celui de la Française qui partait en dernier. La protestation ayant aboutit, le chef des juges a pris la décision d’annuler la course et de faire recourir les filles demain. Mais l’équipe d’Italie a fait appel de cette décision et le jury de course a décidé de valider la course. Marjolaine Hecquet est donc vice-championne du monde de sprint, le titre revient à Chiara Carbognin, l’Italienne qui réalise donc un hold-up mémorable.
Un énième rebondissement dans ce mondial dans lequel l’athlète semble loin d’être la priorité des organisateurs. On est sérieusement en droit d’attendre mieux en terme d’organisation pour un championnat du monde qui ressemble à peine à une course N1 française. Après le sprint raccourci une semaine avant le début des courses, la classique rabotée, l’arrivée de la classique sans même un panneau d’affichage pour que les athlètes connaissent leur place, sans parler des niveaux d’eau fluctuant toute la semaine, on croit marcher sur la tête. Pour les athlètes qui préparent durant toute une saison cette échéance, ce manque de rigueur vire au manque de respect et ne sert malheureusement pas les intérêts de la descente.
Plus tôt dans la journée, les autres catégories disputaient les qualifications du sprint en deux manches, le classement pour passer en finale prenant en compte le meilleur temps (15 kayaks hommes, 12 C1 hommes et kayaks dames, 10 C2). Après un dernier échauffement sur le bassin de course pour prendre les derniers repères avec le niveau d’eau du jour, les tricolores se sont élancés avec la ferme intention de réaliser un grand chelem, en accédant tous en finale, un pari osé.
Les C1 ont ouvert le bal avec d’entrée le 3ème temps pour le jeune Quentin Dazeur qui dispute son premier mondial. Louis Lapointe, tout aussi à l’aise, signait également une belle performance et les deux jeunes du groupe abordaient plus sereinement la seconde manche. Guillaume Alzingre, triple champion du monde de sprint, s’est lui fait une petite frayeur, seulement 17ème à l’issue de la première manche, il a du attaquer sur le haut du parcours en seconde manche et gérer le bas pour se hisser en finale avec le 7ème temps. Stéphane Santamaria a, quant à lui, assurer sa place en finale en signant le 10ème temps.
Après les quatre C1, les filles ont également signé un carton plein avec notamment Sixtine Malaterre, qui réalise la meilleure performance tricolore, une bonne chose car la Marseillaise a eu du mal à se caler sur ce parcours avec les niveaux d’eau fluctuant. Claire Bren passe avec le 12ème temps, Charlène Le Corvaisier et Manon Hostens valident également leur ticket pour la finale.
La moitié du chemin est alors fait quand les kayaks hommes s’élancent pour prendre l’une des 15 places en jeu pour la finale de ce samedi matin. Quentin Bonnetain est le meilleur tricolore sur ces qualifications et prend la 4ème place alors que le meilleur temps est l’oeuvre du Serbe Nejc Znidarcic en première manche, ce qui lui a permis de ne pas s’élancer pour une seconde fois sous la grosse chaleur de Valetellina. Les autres tricolores ont tous décroché leur billet pour remettre ça samedi matin, Gaëtan Guyonnet, Paul Graton et Rémi Pété joueront donc le titre demain.
Une fois de plus la pression était sur les C2, derniers à courir et la tache n’a pas été simple, la première manche étant une succession de sketches en tout genre. Boussole, sortie de route, appui mémorable, travers, les C2 ont fait étalage de toutes les bourdes possibles et imaginables sur ce parcours, Français compris. Heureusement la seconde manche a été bien meilleure pour les Bleus. Tony Debray et Louis Lapointe signent même le meilleur temps, malgré la fatigue accumulée depuis deux jours par le second qui enchaine monoplace et biplace. Les frères Guyonnet signent le 4ème temps et se qualifient également.
Ce samedi, rendez-vous à 10h10 pour les finales, puis suivront les courses par équipe.
Crédit photos : Bruno Dazeur