Les championnats de France élite de slalom débutent ce mardi à Pau, un rendez-vous incontournable qui sert de sélection pour les Jeux olympiques. Chaque année les piges sont un moment de tension avec leurs lots de rebondissements, mais en cette saison olympique, c’est un scénario encore plus haletant qui s’annonce. Exit le temps d’une semaine votre série préférée, si vous aimez le sport, le suspens, les émotions et les exploits, vous allez être servi.
Dans chaque catégorie, bien malin celui qui saurait prédire qui représentera la France à Rio en août prochain. Certains sont attendus, voire favoris, mais ces sélections apportent toujours une surprise, un rebondissement, des duels qui font de ces piges un événement à ne pas manquer. Il se murmure aux bords des bassins que sortir vainqueurs des sélections françaises vous permet de viser l’or olympique. Une réalité plus qu’un mythe. Car en 2012 deux duels avaient particulièrement animés ces piges ; en C1 la lutte entre Tony Estanguet et Denis Gargaud s’était soldé par la victoire du Palois avant son 3ème titre à Londres. En kayaks dames, Carole Bouzidi et Emilie Fer se sont disputées jusqu’au bout le ticket et la seconde l’a emporté avant d’être sacrée.
Pour tout les athlètes présents à Pau entre mardi et dimanche la tension sera donc à son maximum, l’erreur sera à proscrire et la navigation devra être proche de la perfection pour décrocher les précieux sésames, un par catégorie en kayaks hommes et dames, en C1 hommes et en C2.
Les courses débutent dès ce mardi avec les kayaks et les C1 hommes, sans oublier les C1 dames, qui joueront leur saison internationale également. Ils seront près de 200 athlètes toutes catégories confondues à en découdre durant six jours de courses. Chaque catégorie va cultiver sa propre dramaturgie durant ces piges et c’est là tout le sel de ces courses si particulière.
CKM vous a présenté ces dernières semaines les forces en présence dans chaque catégorie, on refait un tour de la question pour ceux qui n’ont pas suivi.
Honneur aux kayaks dames, avec Emilie Fer, championne olympique en titre, qui attirera forcément les regards. Moins en vue la saison dernière, notamment aux mondiaux, elle possède un capital confiance sur ce bassin de Pau avec une victoire lors de la finale de la Coupe du monde en août dernier. A ses côtés, Carole Bouzidi et Marie-Zélia Lafont sont prêtes à endosser le rôle de leader même si elles peinent à s’affirmer sur la scène internationale.
En kayaks hommes, la lutte s’annonce âpre, avec un escadron de prétendants. Boris Neveu, Mathieu Biazizzo et Sébastien Combot font figures de favoris. Ces trois garçons occupent les places en équipe de France depuis deux saisons, on se souvient d’ailleurs de leur magnifique triplé en 2014 aux mondiaux. L’an dernier Boris Neveu champion d’Europe et Mathieu Biazizzo vainqueur de la Coupe du monde de Mikulas et du test-envent de Rio étaient plus en vue. Mais derrière Vivien Colober peut se montrer plus rapide et les outsiders ne manquent pas, dont Etienne Daille, titulaire en 2012.
Dans cette catégorie, les médaillés mondiaux de 2014 partent d’ailleurs avec un avantage par le jeu des bonus attribués aux médaillés. Boris Neveu aura un bonus de 1 point, soit mieux qu’une 2ème place. Sébastien Combot aura un bonus de 4 points et Mathieu Biazizzo de 5 points.
En C2, les bonus des médaillés mondiaux limitent déjà les chances des prétendants. Pierre Picco et Hugo Biso tiennent la cordes pour l’instant avant même les courses avec deux bonus conséquences de leurs deux médailles d’argent consécutives aux championnats du monde 2014 et 2015. Ils possèdent donc des bonus de 4 et 2 points, alors que leurs adversaires Gauthier Klauss et Mathieu Péché n’ont qu’un bonus de 3 points. Pour autant en C2, pour ce qui devrait être la dernière olympiade de cette embarcation le volet émotionnel jouera à plein et la lutte s’annonce serrée entre ces deux bateaux qui dominent la discipline depuis deux ans. Pierre Labarelle et Nicolas Peschier ou le jeune équipage Yves Prigent / Loïc Kervella devront faire preuve de beaucoup de talents pour s’immiscer dans la lutte.
Enfin en C1 les pronostics sont compliqués également. Qui fera la différence entre Pierre-Antoine Tillard, vainqueur de la finale de la Coupe du monde sur ce bassin de Pau, Martin Thomas qui a décroché le quota tricolore pour Rio ou l’expérience d’un Nicolas Peschier déjà olympien à Athènes en 2004 ou encore un Denis Gargaud revanchard ? Verdict pour tout ces athlètes au terme des trois courses samedi et dimanche.
Crédit photo : Sébastien Chaplais