En 2021, l’instabilité sanitaire liée à la crise du coronavirus n’est toujours pas résolue. La plupart des événements et regroupements sportifs sont annulés un par un. Pourtant un projet grandeur nature voit le jour sur la Loire. Une version bêta, une Loire 725 off à l’essai avant d’être ouverte pour la première fois au plus grand nombre en 2022. Récit de Nicolas Fayol.
Préambule
Ah la Loire… Que dire de la Loire ? Ce fleuve aussi long que son histoire avec les hommes. La Loire c’est l’un des derniers fleuves sauvages d’Europe, une traversée de la France d’Est en Ouest, des volcans d’auvergne à l’océan atlantique. Et c’est d’ailleurs ce qui a inspiré les organisateurs de la Loire 725, Alain Morvan et Philippe Marchegay qui est également organisateur de la Dordogne Intégrale.
La Loire 725 se veut être la cousine européenne de la mythique Yukon River Quest Canadienne. Si vous ne connaissez pas la Yukon River Quest, c’est la course de sports de pagaie la plus longe au monde. 444 miles 715 kilomètres entre Whitehorse et Dawson à parcourir sans interruptions. Pagayant jour et nuit sur une distance de 715 km, les concurrents descendent le puissant fleuve Yukon en kayak, canot ou SUP.
En 2020 La Yukon était annulée (comme beaucoup d’autres courses et rassemblements sportif) et l’édition 2021, fut maintenue, mais réservée aux canadiens… Se transformant ainsi de plus en plus en un doux rêve pour les européens. Mais, comme un écho à la française, de façon officieuse, l’édition beta de la Loire 725 voit le jour en juin 2021. Les organisateurs ont invité une cinquantaine de pagayeurs addictent de longue distance à la pagaie pour cette version off de ce qui peut donc devenir, la course de sports de pagaie la plus longue au monde. Nicolas Fayol et Samuel y étaient, ils nous racontent.
La Loire de Roanne à Paimboeuf
Un pari fou à l’objectif simple sur le papier: descendre la Loire de Roanne à Paimboeuf à la pagaie et ceci peu importe le type d’embarcation. Le cadre de course est identique pour tous. La navigation est autorisée de 6h à 22h. Les concurrents ont un maximum de 7 jours pour faire les 725 KM du parcours avec ou sans assistance. La barrière horaire pour franchir l’arrivée le vendredi 25 juin est à 22h. Pour être dans les clous et en sécurité, chaque embarcation doit être munie d’un tracker gps pour permettre une localisation en temps réel.
Une fois tous cela intégré, une question demeure pour notre binôme: opter pour une autonomie complète ou mettre en place une assistance avec ravitaillements.
Avec un projet initial de participation à la Yukon 1000 en 2020 reportée 2 fois et un départ en juillet 2022 toujours au programme, le binôme opte rapidement pour l’autonomie ! C’est donc parti pour de l’autonomie totale sur 7 jours en rivière pour notre binôme. La Loire 725 est un beau défi de substitution. L’occasion pour Nicolas et Sam de tester leur Paddle, l’agencement de leur matériel et le matériel choisi pour l’aventure. La compatibilité des hommes sera elle aussi mis à défi. En amont d’une future édition officielle et une participation à la Yukon River Quest 2022, ce challenge ne pouvait pas mieux tomber.
Petit Point logistique
il nous a fallu trouver des solutions pour emmener tout le matériel nécessaire et le garder au sec . Pour cela nous avons opter pour 2 gros sacs étanches :
- 1 sac de 85 litres fixé à l’arrière de la planche pour stocker : matériel de camping, ration lyophilisée et autre denrée alimentaire, poche de secours, trousse et KIT de réparation, pagaie de rechange mais également un panneau solaire afin de recharger les batteries pour le matériel media gps ..etc .
- 1 sac de 40 litres fixé à l’avant pour les besoins journaliers ( barres, gels, vêtements étanches , matos vidéo, traceur gpS et recharge en eau).
En bref, nous partons avec 40 kg de chargement par personnes.
On arrive à la fin des préparatifs et l’on apprend que l’on va être rejoint par un troisième aventurier debout sur l’eau, Benj Vaurs. Un goût de déjà vu pour ce trio qui se retrouve après MAI 2019 sur la DI 350. Pour la petite anecdote c’est à la suite de cette aventure que nous avons formé un binôme sélectionné pour participer à la Yukon 1000.
J- 1, la tension monte
Départ depuis Murs Erigné ou habite Samuel, arrivée à Roanne après 7 heures de route ( un grand merci à Antoine Blin pour la navette).
Les premiers instants sur place sont orchestrés. Déchargement et préparation des planches, optimisation des affaires et échange avec les autres participants.
incertitude et enthousiasme, De nombreux sentiments s’entremêlent dans nos esprits. Le fait d’être les précurseurs d’un future projet apporte également un petit plus à cette course aventure. Un dernier repas, deux trois bières et un briefing général au pied du barrage du départ viendront conclure une journée riche en émotions. Cette fois ci c’est sûr, on sent l’excitation d’une veille de départ pointer le bout de son nez.
Jour 1, 119km
Samedi 19 juin, 6h du matin, en aval du barrage de Roanne, 19 embarcations et 21 pagayeurs ont finalement répondu présents.
C’est l’effervescence, pas facile de charger les planches avec tout le matos. Nous testons des ailerons conçus par Benji pour l’occasion. D’ailleurs, un petit rapide avec peu d’eau avant le départ aura suffi a Sam pour casser net son aileron. C’est ce qu’on appelle un départ en trombe, avant même le signal !
Le départ est imminent, nous partons ainsi. 6h 10 C’est parti tout le monde s’élance. Après avoir franchi le premier rapide, arrêt au stand pour un changement d aileron. Au final la manipulation sera rapide, mais suffira à faire disparaître les autres concurrents. Cinq minutes d’arrêt et plus personne en vue. Les premiers kilomètres s’enchaînent, et il faut se rendre à l’évidence, ça manque clairement d’eau. On ne sera donc pas en mesure de tenir les 10 km/h espéré.
Au bout de quelques kilomètres, nous rattrapons une amie canadienne, Shara Dubau. Elle fera un bout de route avec nous avant d’être finalement distancée. Chaque jour à son ou ses « Graal ». Le premier fut le pont-canal de Digoin, au kilomètre 65. L’objectif initial était d’y être vers midi, soit 10 km/h de moyenne. 13h et toujours pas de pont… mais on s’offre quand même une pause pain de mie pâté assis sur nos planches pour continuer d’avancer. En plus, de cette pause méridienne, nous avons mis en place une petite routine prise de barre, gel ou compote de fruits tous les 15 kms. Finalement le pont canal de Digoin sera passé à 14h45 seulement.
Cette première journée a été marquée par l’abondance des algues, qui ont un peu gêné notre progression. Sam qui navigue avec un aileron droit, a été obligé de s’arrêter plusieurs fois pour les enlever! Une belle et chaude journée, des paysages de campagne vallonnée, champêtre, des bovins en pâture à tous les virages, des meules de foin, des hérons, des hirondelles de rivage, beaucoup de libellules, et surtout la surprise de voir plein de nids de cigognes.
Sam pourrait vous parler de la granulométrie particulière, des différences de roche. Mais ce qui nous a le plus marqué, c’est l’éloignement de tout, l’absence de pont pendant des kilomètres….Seule, la Loire qui serpente….superbe.
En fin de journée, nous revenons sur Morgan Caira, un autre supeur autonomiste. Aux alentours de 20h le ciel commence à se couvrir, les coups de tonnerre se rapprochent. Pluie et tonnerre nous accompagnerons les 2 dernières heures de descente puis toute la nuit au bivouac. Trouver l’endroit idéal pour bivouaquer n’est pas chose aisée. Surtout quand il pleut. L’idée de trouver un pont pour dormir un peu plus à l’abri fait son chemin mais malheureusement, pas de pont sur le trajet dans le temps imparti. Une petite plage rive gauche dans un intérieur de virage sera notre point de chute. Nous avons monté le camp sous la pluie et sous l’assaut inlassable des moustiques. A 4 sous le tarp, on déguste alors notre premier repas lyophilisés, avant de rentré sous nos tentes respectives pour un courte nuit de sommeil.
On se retrouve Samuel et moi à deux dans la tente montée à la va vite. L’espace se fait rare. Ca donne le ton.
A ce moment chacun prend conscience de l’effort qui a été fait ( 120 km ) et surtout de ce qui reste à accomplir.
Jour 2 : 117 KM de rame distance parcourue : 236 km/725
Il est 5h du matin, on se réveille et c’est petit déj et café lyophilisés ! On démonte le camp sous une petite pluie. 6h10. Morgan, plus réactif, décolle 15 minutes avant nous. Nico lui lance un petit « à ce soir »! 20 minutes après le départ, il se met à tomber des cordes.
Ce n’est pas la grande forme. Les organismes n’ont pas récupéré de l’effort de la veille mais le courant un peu plus rapide met du baume au cœur et les premières heures s’enchaînent plutôt bien. Le premier objectif du jour, est le barrage de Decize. Il sera atteint vers 10h. On y croise Morgan qui fait son second allez retour pour le portage.
A ce moment Benj fait une halte à la boulangerie ( friands a la viande et chocolatine viendrons agrémenter le portage ) tandis que Sam et Nico commence le transports du matériel. D’abord les sacs. Puis les planches. Quand nous réembarquons 30 minutes plus tard, la pluie se déchaine et le vent qui étaient de dos la veille souffle maintenant de face avec bien plus de très force. On luttera pendant 30 minutes avant que le vent ne finisse par se calmer. Entre ça et le portage, on y a laissé beaucoup de jus. Les kilomètres s’enchaînent et nous atteignons le pont de Nevers où Philippe Marchegay ( organisateur) nous explique le portage. On echange quelques mots avant de se remettre en route.
40 minutes plus tard on arrive au bec d’allier. Moment très attendu car on compte sur l’apport d’eau de l’Allier pour augmenter la moyenne de croisière. Effectivement, le courant est plus présent mais ce n’est pas non plus le tapis roulant. On gagne un à deux km/h pas plus, mais au vue des temps de rame quotidiens, cela représente pas loin de 10 km par jour.
Prochaine étape la Charité sur Loire où Patrick De Saint Ours, un ami de Nico, nous attends avec un ravitaillement en eau potable. Nico a également passé commande d’un petit extra en chips et coca. Arrivé à la Charité, Patrick les attend avec sa famille et un caddie rempli de victuailles et de pack d’eau. On en. profite pour faire une petite pause. Les chips et le coca passent vraiment bien .. On fait le plein d’eau des Camel bags, des gourdes et des réserves d’eau. Il est 20 heures légèrement passé et nous voilà repartie accompagnés de Patrick, qui se propose de nous guider jusqu’au camping de Pouilly sur Loire, une douzaine de kilomètres en aval. Le soleil est à nouveau présent. La lumière est extraordinaire, et c’est sûrement la pause et le ravitaillement qui nous permettent de l’apprécier. Patrick nous explique les subtilités des courants de la Loire sur ce trajet qu’il connait comme personne. Arrivés à Pouilly, l’accès au camping est impossible. Nous bivouaquerons sur une petite île à proximité. Sam et Benj décident de se coucher directement sans manger aux alentours de 10h. Quant à moi je prépare le matos pour le lendemain et découpe quelques morceaux de saucissons pour mes compères afin qu’ils ne dorment pas le ventre vide.
Jour 3 114 KM de rame – distance parcourue : 347km/725 au top de 22h
Il est 5h le café est en préparation. Le p’tit dej et le repas de midi aussi, afin de donner un peu plus de temps a sam et Benj qui ne sont pas vraiment matinaux. On démonte le camp et profitent des couleurs magnifiques du lever de soleil.
On se met à l’eau à 6h40 avec pour premier objectif la centrale de Belleville.
Les premiers kilomètres sont agréables. Ca glisse un peu. Vue de loin Saint Satur est magnifique enchâssée dans un petit vallon. On aperçoit aussi les vignes du Sancerrois.
On rallie Belleville dans la matinée, le portage est court. Ensuite direction le pont canal de Briare à environs 30 kms de rame. Une petite île en aval de ce dernier fera office de pause pâtes bolo pour tout le monde, accompagné de quelques chips. On passe la ville de Gien, sans prendre le temps de marcher dans la grotte.
Nico s’endort littéralement sur sa planche un arrêt sieste de 15 minutes est mis en place pour tout le monde ! 5′ plus tard, ça sonne. C’est reparti jusqu’à voir apparaître le barrage de Dampierre. Le portage est très court, Sam et Benj portent leur planches à deux sans les décharger pour gagner du temps. Quant à moi, je tente un passage un peu rock’n’roll dans la glissière de droite. Mauvaise idée, cette tentative se solde par une natation et un sac étanche à la dérive. Les adeptes de la chicken pass récupèrent le matos, me chambre ( c’est de bonne guerre) et nous reprenons la route.
Quelques kilomètres avant Sully sur Loire, Benj nous annonce sa décision de mettre un terme à son aventure. Le projet n’était pas forcement ce à quoi Benj s’attendait et son corps est à ses limites. Une belle accolade, une répartition du matos et nous repartons.
La météo nous gatte à nouveau et nous offre un magnifique arc en cie.
On décide de s’arrêter aux alentours de 21H30 après 114km de rame.
Jours 4 – 109km de rame distance parcourue : 456 km/725
6h20 du matin : Au départ de cette 4ème journée, une brume et une visibilité réduite nous accompagnent.. 10h on passe Orléans Les passages un peu eaux vives s’enchainent sous les ponts comme depuis le début de cette aventure. A partir de là, nous connaissons le spot pour avoir fait les 250 prochains kilomètres m en préparation du Yukon il y a tout juste un an.
Les kilomètres s’enchainent. Châteaux, montgolfières, vignes et autres paysages champêtres viennent égayer la descente. On navigue à nouveau à travers de longues lignes droites
Ce qui n’empêche pas la pluie et les orages de revenir.
En milieu d’après-midi on fait une rencontre insolite avec Anaëlle Marot en kayak, du projet azur au portage de la central de Beaugency. https://www.facebook.com/projetazur un bref échange sous la pluie et nous voilà déjà repartie. D’ailleurs la pluie a été constante depuis le début, on aimerait bien sécher un peu.
Ce 4ieme jour attaque un peu le mental, et quand le mental est attaqué le rapport aux temps est bien différent. D’où la nécessité de rythmer la journée à coup de barres énergétiques et autres gels. Vers 18h Ravitaillement en eau chez Loire kayak à proximité de Blois-plus à Vineuil. A ce moment Micheline qu’on avait dépassée en fin de jours 3 nous redoubles.
Micheline stop à Chaumont sur Loire tandis que nous continuons 10 km pour trouver un bivouac un peu plus accueillant. Montage rapide de la tente car une fois de plus, le temps se gâte et la nuit sera agitée avec beaucoup de vent.
Jour 5 – 118km de rame – distance parcourue : 578km/725
Départ vers 6H30.
Les corps mettent bien une heure pour se mettre en route de manière correcte.
« bonjour, bienvenu sur Loire info il est 8 heures et nous pagayons déjà depuis 1H30……. » me mime Sam en bulletin d’information.
L’objectif du début de matinée est Tours. Sam évoque le passage du fameux pont de pierre sous la 4ieme arche de gauche.
On peut passer sous la première arche, mais Sam veut passer un vrai passage eaux vives avec rouleaux et train de vague. Le deuxième rouleau lui sera fatale, il s’offre une natation dès 10 heures du matin. Je m’en sors indemne malgré une belle crise de rire qui était pas loin de me faire nager aussi.
1km plus loing les beaux-parents de Sam sont sur le bords avec pancarte et drapeaux
Ca réchauffe les cœurs et redonne du courage.
Les kms défilent , repas au alentours de midi et notre désormais sieste rituelle de 15 min à 15h .
Nous passerons la fameuse mais hideuse centrale nucléaire de Chinon en fin de journée.
Après le Bec de Vienne et le magnifique village de Montsoreau, vient ensuite Saumur.
Sam apprécie toujours autant le spectacle architecturale d’arrivée et Je me souviens du kebab mangé à Saumur l’année dernière. Mais cette fois ci pas le temps pour du tourisme.
On s’arrête à proximité de Thoureil ou une team de supporter nous rejoint en old town avec sandwich, chips, ravitaillement en eau et un peu de réconfort. Les batteries sont rechargées a bloc pour le ou les jours à venir. la nuits est douce et on se prend même à rêver d’une arrivée le lendemain en fin de journée.
Jours 6 – 116km de rame – distance parcourue : 694km/725 au top de 22h
Départ tôt vers 6H10
Mise en jambe entre le Thoureil et Les Ponts de cé.
Au passage sous le pont nous recevons les encouragements d’Antoine Blin et Pierre Lumeau ( moniteur de kayak du club des ponts de cé)
Le plus dur pour Sam sera de ne pas prendre à gauche pour naviguer sur le Louet et rentrer ainsi chez lui retrouver sa famille. Alain Morvan organisateur de la course viendra à notre rencontre en bateau en fin de matinée, pour échanger quelques mots.
On se met à rêver de la bascule de marée après Ancenis et de finir le soir même grâce au courant de la marée descendante. Encore des encouragements sous les ponts et bords de la rivière. On est sur les terre de Sam et ça s’entend ( merci à Anne, Dimitri et pierre Alexandre).
Au niveau d’Oudon un bateau à moteur vient à notre rencontre pour nous une fois de plus. Sam est connu comme le loup blanc sur cette portion de la Loire.
A ce moment on pense récupérer la bascule ….. erreur.
Après Oudon, on se retrouve comme sur un lac et la moyenne chute. Notre moral ne tarde pas à suivre. Puis le Courant passe de face… Incompréhension et découragement sont au rendez-vous. On continue malgré tout d’avancer.
Tout cet imprévu nous conduit inéxorablement vers une mauvaise gestion pour la nuit. Dans l’euphorie et la fatigue, nous n’avons pas anticipé notre lieu de bivouac.
L’arrivée sur Nantes se fera avec Sébastien un supeur local venu à notre rencontre ( merci les trackers gps)
Vent de face pas de courant, dans cette galère, Joëlle Terrien qui a eu vent de notre problématique de bivouac vient à notre rencontre et nous donne un plan hébergement. Ce sera Trentemou ou on s’arrêtera vers 21H30 en face du club de voile.
On dresse nos tentes dans un jardin public et partage une bière de réconfort avec Joëlle qui nous annonce que demain la marée devrait être avec nous.
Pour la petite anecdote Joël avait fait la Loire intégrale en solo et en autonomie en 2012, une véritable aventurière à la pagaie !
On s’endort fatigués mais heureux, prêts pour les 32 km restant avec la bonne marée et des vitesses qui devrait être d’un autre acabit.
Jours 7 de Nantes à Paimboeuf, délivrance !
Départ 6h premier départ à l’heure en 7jours.
On est motivés comme jamais et excités à l’idée d’arrivée.
Mais surprise, à 6H la bascule n’est toujours pas là. On commencera cette dernière journée courant de face 2 à 3 km/h dans une ambiance portuaire où l’on se sent tout petits en passant aux abords des quais et navires. Surréaliste .
On passe sous le pont de Cheviré et bien après croise des bacs ( bateaux servant à transporter les voitures d’une rive à l’autre). Sur un des bacs on est interpellés par des personnes qui suivent la course et nous encourage.
Le temps jusqu’à l’étal nous parait très long. On profite des derniers moments à deux sur l’eau mais même cela nous semble interminable. Enfin progressivement la bascule s’opère et devient visible sur les grosses bouées de balisage. Ca s’accélère jusqu’à 14 km/h malgré les 20km/h de vent de face.
Ce vent ne nous lâchera pas jusqu’à l’arrivée avec de plus en plus de vague. On sent l’influence de l’océan dans l’estuaire et serre la rive gauche.
On se rapproche de plus en plus, mais nous n’avons pas repéré l’arrivée ! On ne sait même pas à quoi ressemble le phare de Paimboeuf….
Mais ce n’est pas très important , on sent la fin de l’aventure, slalome entre les bateaux du bord et soudain, délivrance …..On aperçoit enfin le phare. Il y a même du monde à l’arrivée pour nous accueillir ! Du bruit, des humains, ça fait du bien !
Il est 10h 50 et nous en avons fini.
On se fait un petit check sur l’eau et lève ensemble les bras en l’air, à la sortie de l’eau on se prend dans les bras. On l’a fait. 100h de rame, 7 jours d’aventure, la Loire 725 est bouclée. We did it !
Un petit groupe d’amis est là pour partager ce moment. Un sentiment de réussite et de fierté se lit dans les yeux de l’ensemble des personnes présentent. Photos avec les finishers rangement du matériel et un petit plaisir gustatif tous ensemble avant un retour à la vie réel.
Il faudra un peu de temps pour digérer toutes ces émotions. Mais nous avons tous les deux déjà dans un coin de la tête, le mythe qui nous a fait défaut par deux fois déjà, la Yukon 1000.
Départ juillet 2022, aventure à suivre…
Remerciements
Remerciements à nos familles, amis et followers qui nous ont poussé jusqu’au finish.
On remercie bien entendu particulièrement nos partenaires sans qui l’aventure n’aurait pas été possible !
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