Trois embarcation françaises étaient engagées sur les finales de cette nuit à Tokyo. La veille, le vice-champion olympique de Rio Maxime Beaumont avait accédé à la demi-finale du K1 200m, Manon Hostens était également au départ de la demi-finale du K1 500m. En revanche le K2 1000m Etienne Hubert / Guillaume Burger n’avait pas passé le stade des quarts de finale. Maxime Beaumont et le K2 était en finale B tandis que Manon Hostens a dû se contenter d’une finale C.
La paire Hubert / Burger passe à côté
La France n’aura pas été en finale en 1000m. Le jeune équipage Hubert / Burger n’était pas assez rapide pour se qualifier en demi-finale et ainsi accéder à la finale olympique. Ils étaient au départ de la finale B cette nuit, et là aussi, le cœur y était mais pas la vitesse.
« Ce qui est frustrant, si on fait abstraction de tout ce qu’il y a autour, c’est que dans nos sensations, dans notre navigation, on a l’impression qu’on est dans le vrai. Mais on se prend des tartines par tout le monde, a regretté Burger. On avait essayé de corriger le tir entre les deux courses, mais visiblement ça n’a rien changé. Comme on n’a vraiment pas de repères… peut-être qu’on est simplement à notre place. »
Guillaume Burger à l’Equipe
L’équipage vierge ou presque avant Tokyo savait qu’il devrait frapper un grand coup pour performer au plus haut niveau après seulement 2 mois de préparation et une seule course ensemble avant le Japon. Il y a probablement beaucoup de frustration pour ses deux garçons qui ont tout donné sur l’eau. Que ce soit en K1 ou en K2, Etienne Hubert était formel, il ne pouvait pas aller plus vite et son coéquipier s’est « ouvert les poumons » au maximum lui aussi sur l’équipage. Pas de regrets donc dans l’engagement de ce K2 1000m.
Si l’équipage français paraissait incertain dès la Coupe du Monde de Szeged, on pensait la paire allemande indéboulonnable. La surprise était de taille à l’arrivée. Ce ne sont pas les archi favoris (Jacob Schopf / Max Hoff) qui l’emportent, mais deux jeunes australiens pressentis comme le second équipage national. Depuis cette année les nations peuvent aligner plusieurs embarcations par distance. Et bien aujourd’hui, Jean Van der Westhuyzen et Tom Green ( 22 ans tous les deux) ont créé la surprise déjà en étant plus rapide que Ryley Fitzsimmon et Jordan Wood mais surtout en étant capable de rivaliser et devancer les allemands qui semblaient intouchables. Un vrai rebondissement de kangourou….
Hostens en finale C
Elle disait à la sortie du biplace avec Sarah Guyot qu’elle avait à cœur de saisir toutes les opportunités qui se présentent à Tokyo. Aussitôt dit aussi tôt fait. La périgourdine accédait hier à la demi-finale avec comme objectif d’atteindre la finale olympique. Malheureusement elle prend la 6ème place en demi et accède ainsi à la finale C.
Manon Hostens sera aligné une dernière fois sur ces Jeux en compagnie de Léa Jamelot, Vanina Paoletti et Sarah Guyot. Rendez-vous vendredi à 3h30 du matin heure française pour suivre leur course.
A noté l’incroyable performance de Lisa Carrington la néo-zélandaise qui s’impose une nouvelle fois avec maestria sur ce K1 500m. C’est sa 3ème médaille d’or de la semaine après le K2 500m et le K1 200m où elle conserve son titre de Londres et Rio (2012, 2016 et 2021). Avec la disparation du K1 200m, Lisa Carrington restera à jamais invaincue sur le 200m depuis la naissance de la distance, depuis 2011…
Maxime Beaumont 9ème
Maxime Beaumont paraissait imperturbable dans son plan de compétition et motivé comme jamais pour réaliser toutes ses courses à 100%. Il prend hier la 2ème place de sa série et s’est ainsi qualifié directement pour la demi-finale en un peu plus de 35 secondes. Qualifié en demi avec le 9ème temps, il lui fallait être parmi les 8 plus rapides pour entrer en finale. Mais le français a un peu peiné en demi-finale. Au final il reste bon 9ème et prend une petite revanche sur sa demi-finale ratée avec une victoire en finale B.
Je vais continuer de pagayer jusqu’aux Championnats du monde en septembre. Je ne sais pas si je courrai le K1 200, mais en tout cas j’y serai. Ensuite, je vais vraiment couper jusqu’au 1er janvier, vraiment prendre un break. Et au 1er janvier, je prendrai une décision pour la suite.
Maxime Beaumont à l’Equipe
Retraite ou Paris 2024 ?
Rien n’est fait donc pour Maxime Beaumont, ambivalent entre son envie de continuer à pagayer et sa capacité à performer à l’international. Comme il l’a dit lui-même, à Tokyo il était loin de pouvoir jouer une médaille. Mais sur ses courses réussies, le plaisir était au rendez-vous, alors qui sait….
«Si je retrouve le plaisir en compétition, on pourra continuer et pousser jusqu’à Paris 2024. C’est quand même quelque chose de très tentant. A la maison, ce n’est plus très loin, on n’est qu’à trois ans. C’est un petit projet que j’ai dans un coin de la tête. »
Maxime Beaumont à l’Equipe
Dans tous les cas ce sera différent pour Maxime Beaumont. Le boulonnais aura fait les 3 éditions olympiques sur 35 secondes. Mais, après une courte vie qui avait pourtant amené la discipline vers plus de spectacle et plus d’intérêt médiatique, le 200m disparaît du programme olympique (après seulement 9 ans de vie olympique). Il faudra donc se réinventer, à 40 ans.
Je vais essayer de tenter de l’équipage. Après, il faut aussi trouver le bon binôme, le bon quatuor. Et être en accord avec la stratégie fédérale sur la préparation de ces bateaux. On verra en fonction de tout ça. »
Maxime Beaumont à l’Equipe
Dernière ligne droite pour du métal
Pour le moment c’est un zéro pointé pour les Bleus du canoë-kayak à Tokyo. Si la course en ligne revient habituellement avec plusieurs finales et parfois une médaille, le slalom lui n’est jamais rentré bredouille depuis 1992. Demain représente les derniers espoirs de la France pour ramener une breloque japonaise. Il reste donc deux chances. Le K4 féminin qui n’est pas parmi les favoris et Adrien Bart, le C1 1000m, qui entreront dans la compétition cette nuit.
Si le K4 vise une course réussie en grande finale, Adrien Bart vient à Tokyo pour ramener du métal à la maison. A Rio il participait à ses premiers Jeux Olympiques. Et dès ses premiers mots au micro à chaud, le céiste était tourné vers Tokyo. 5 ans, une victoire en coupe du monde et une médaille de bronze aux mondiaux (2019) plus tard, il arrive au pays du soleil levant en conquérant. Un genou devant l’autre, mais engagé de tout son être dans la ligne droite qui l’attend, il sera au départ de sa série cette nuit à 3h08 heure française.
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