Les Bleus étaient à Prague le week-end dernier pour la première Coupe du Monde de la saison. Après le titre de champion d’Europe de Denis Gargaud Chanut, c’est Mathieu Biazizzo, revenu bronzé, qui a porté les Bleus. L’Equipe de France est en préparation pour les Jeux Olympiques de Tokyo (dans un peu plus d’un mois). Mais aussi pour les Championnats du Monde de Bratislava en septembre. Dernière course de préparation ce week-end à Markkleeberg pour la deuxième coupe du monde. Récit sur le slalom – entre deux sorties mondiales.
Bilan tchèque décevant
Sur les douze athlètes tricolores engagés, seuls trois ce sont hissés en finale. A un peu plus d’un mois des Jeux, la fameuse Tribu de supporter français s’inquiète probablement un peu. Nos représentantes et représentants ont habitué à mieux entre les piquets, et les Jeux Olympiques approchent à grands pas. Face à ce bilan de la première Coupe du Monde, n’oublions pas non plus qu’en sport il s’agit d’être la ou le meilleur… le jour J. C’est à dire à Tokyo et à Bratislava.
Pas de finales pour les olympiens
Les quatre athlètes sélectionnés à Tokyo n’étaient pas en finale à Prague. Alors que faut-il en conclure ? Difficile à dire étant donné que ces courses de préparation sont importantes mais pas décisives pour les athlètes. Là où la plupart des pays ont déjà distribué leurs quotas olympiques, certaines nations n’avaient à Prague toujours pas annoncé leurs représentants pour le Japon. Tandis que les Bleus sous les anneaux ont eux couru la « pige olympique » il y a 8 mois. Il faudra donc comme en course en ligne attendre Tokyo et les Mondiaux de Bratislava pour voir nos athlètes au top de leur préparation.
Trois finales, 1 médaille
La jeune et prometteuse Angèle Hug prend la 5ème place d’une finale canoë dame remporté par l’incontournable Jessica Fox. Même si c’est Marjorie Delassus qui représentera la France aux JO de Tokyo, cette performance est encourageante. La France semble avoir bien pris le courant dans cette nouvelle catégorie olympique.
En kayak dame Camille Prigent prend la 8ème place. Son erreur de parcours lui ôte tout espoir de bien figurer sur cette finale. Mais sa tenacité et sa soif d’aller au bout d’elle-même vont probablement resurgirent de manière positive sur ses prochaines sorties internationales. Qui sait, peut-être en eaux allemandes…
« Nous ressortons de cette 1ère manche avec des résultats en deçà de nos objectifs. On notera de belles performances malgré tout avec notamment la médaille de bronze en kayak hommes de Mathieu BIAZIZZO qui revient après plusieurs saisons difficiles.
Vincent REDON, Headcoach Equipe de France Slalom
Biazizzo dans le tempo
Seul Mathieu Biazizzo est allé chercher une breloque, à l’issu d’une course engagée. Parti sur les chapeaux de roues, le spinalien a réalisé un sans faute, ou presque, sur un parcours engagé tracé « à la tchèque » avec des décalés marqués. Au bout de sa descente sans pénalité, on peut éventuellement (vraiment éventuellement) se dire qu’il perd un peu de temps à l’approche du stop 13. Une manche (très) satisfaisante comme il le dit lui-même. Une finale qui le ramène sur le devant de la scène internationale après quelques années difficiles. On se souvient bien sûr de sa médaille mondiale à Deep Creek en 2014, où le podium était tout de bleu blanc rouge vétu.
Je suis très satisfait de ma course, de ma manche finale plus particulièrement. C’est une manche comme celle ci qui se faisait attendre et qui me permet réellement de me rassurer sur la vitesse. Ça faisait quelques années de galère, ça a été dur de vraiment se lâcher et prendre du plaisir avec tous les doutes a chasser en permanence. Mais durant ce week-end à Prague j’ai réussi à bâtir manche après manche un peu plus de confiance, et en finale malgré les doutes j’ai réussi à m’éclater. A partir comme s’il n’y avait que 3 portes et continuer à amener de la vitesse jusqu’en bas. Il y a encore quelques erreurs qui traînent et sur un parcours difficile comme celui de ce week-end c’est normal mais j’ai bon espoir de continuer à progresser sur cette lancée.
Mathieu BIAZIZZO
Slalom extrême en demi-teinte
Il y a encore du boulot sur le slalom extrême ! Comme le confère le Headcoach, les français ne dépassent pas le stade des demi-finales pour le moment. Pourtant on a déjà vu Benjamin Renia revenir médaillé d’une épreuve de slalom extrême. On connait aussi la richesse de notre territoire en terme de rivières et torrents alpestres, cévenoles et autres, au potentiel fort en terme de technicité et d’engagement, qui se naviguent en bateaux de rivières. Peut-être que, l’exercice du sprint et slalom intense en bateaux plastiques volumineux sur des bassins qui paraissent franchement plats après les épreuves en bateaux slalom traditionnels, est encore compliqué à saisir pour des puristes du bateau composite.
En plus de cela, soyons honnête, performance ou non, l’intérêt et la télégénie de cette nouvelle épreuve olympique peuvent encore grandement être améliorées. D’ailleurs, certains grands noms du sport sont déjà en réflexion sur les possibles évolutions du slalom extrême, a commencé par la légende Richard Fox et son homologue playboater, Coran Addisson. Comme ici dans une interview A la croisée des Eaux.
En slalom extrême, qui commence à prendre de l’ampleur, nous ne parvenons pas à aller plus loin que les demi-finales pour le moment. Chaque sortie est source d’enseignement et doit nous aider à progresser.
Vincent REDON
Déçus, mais pas abattus
Comme leurs camarades qui agitent l’eau plate, les Bleus ont déçu sur l’une de leurs dernières sorties internationales avant les Jeux Olympiques. Pas de quoi ce rassurer donc, mais à priori, pas de quoi paniquer non plus d’après le staff tricolore.
Les analyses de course nous donnent cependant de bons indicateurs sur les chronos réalisés, sur un parcours très engagé. Les erreurs et les pénalités ne permettent pas d’entrer en finale. Nous restons confiants sur la suite, et nous engageons sur la seconde étape de Coupe du Monde à Markkleeberg, dernière épreuve mondiale avant les JO. La préparation suit son cours, et nous préparons le départ au Japon pour le 5 juillet.
Cristophe PRIGENT
2ème manche à Markkleeberg
En sport, on mesure une performance en fonction d’un objectif défini. Et dans le cas échéant, rien n’a été défini comme pré-requis ou livrables intermédiaires avant Tokyo, et Bratislava pour le reste du collectif non olympique. Il est donc un peu tard dans la saison, voilà pourquoi la Tribu n’est sûrement pas zen, mais il est également un peu tôt pour juger les prestations de nos français. Pour ça, il faudra attendre de les voir glisser et tourner sur les eaux du Japon. En attendant direction l’Allemagne, où l’Equipe de France vient de poser ses jupes k-way et ses pagaies. Prête à en découdre sur la 2ème et dernière Coupe du Monde.
Résultats des frenchies à Prague
Kayak Dames : Camille PRIGENT : 8e en finale / Marie-Zélia LAFONT : 13e en demi / Romane PRIGENT : 15e en demi
Kayak Hommes : Mathieu BIAZIZZO : 3e en finale / Benjamin Renia : 17e en demi / Boris NEVEU : 21e en demi
Canoë Dames : Angèle HUG : 5e en finale / Marjorie DELASSUS : 13e en demi / Lucie PRIOUX : 29e en demi
Canoë Hommes : Denis GARGAUD CHANUT : 18e en demi / Nicolas GESTIN : 19e en demi / Martin THOMAS : 21e en demi
Coupe du Monde Markkleeberg dès demain
https://www.canoeicf.com/canoe-slalom-world-cup/markkleeberg-2021